Entre obligation et recommandation
Cinquième des piliers de l’Islam, le Hajj est une obligation divine relatée clairement dans le Saint Coran : « […] Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croît pas… Allah se passe largement des mondes. » (sourate 3, verset 97).
Cinq conditions doivent être réunies pour que ce voyage spirituel soit possible : être musulman, être pubère, être sain d’esprit, être libre, être capable financièrement et physiquement.
Celui-ci s’effectue à une période précise de l’année : le 10ᵉ,11ᵉ et 12ᵉ mois de l’année hégirienne, contrairement à la omra, qui elle peut se faire à tout moment. Quant aux rites, nous allons les énoncer ci-après.
La omra, appelée plus communément “petit pèlerinage” relève, quant à elle, à une recommandation prophétique (sunna) dans laquelle se renferme une grande bénédiction, surtout si elle est effectuée pendant le mois de Ramadan.
Voyons ici quelles sont les différences et les similitudes entre ces deux pèlerinages, deux voyages tant espérés par des millions de musulmans qui rêvent de pouvoir les effectuer au moins une fois au cours de leur existence.
Comme citée plus haut, le Hajj est une obligation en Islam, c’est cela qui lui accorde une sacralité immense. Ce voyage, pas comme les autres, est le voyage d’une vie.
Chaque année qui passe voit le prix du Hajj augmenter de façon surprenante.
Le gouvernement d’Arabie Saoudite déploie des moyens impressionnants pour acceuillir et gérer les visites des deux villes saintes Mekka et Médine.
La validité du Hajj repose sur plusieurs actions que nous allons citer clairement : premièrement, l’intention de l’Ihram. Le musulman entre en état de sacralisation (en portant un ensemble de deux pans blancs) et formule son intention d’accomplir le Hajj avec son cœur et sa conscience, dans le but de gagner la satisfaction d’Allah le Tout Puissant, le tout en prononçant la Talbiya. C’est un moment clé qui marque l’ouverture de cette aventure hors du commun.
S’ensuit le “tawaf el hajj” qui consiste à effectuer sept circumambulations autour de la Kaaba (en partant de la Pierre Noire).
Après cela, le croyant se rend entre les deux montagnes sacrées de Safa et Marwa pour effectuer sept fois le trajet en hommage à Hajar (qu’Allah soit satisfait d’Elle), et Ismaîl, fils d’Ibrahim (paix et salut sur eux).
Jusque-là, ce sont exactement les mêmes actions que pour la Omra.
Rappelons que “les actes ne valent que par leurs intentions”, le croyant formulera l’intention d’accomplir la omra et non le hajj au moment de sa sacralisation.
Nous arrivons au point qui nous intéresse le plus.
Pour valider son Hajj, le musulman doit, après l’étape du Sa’i, se rendre au Mont Arafat. Sur ce lieu emblématique et spirituellement indescriptible, les pèlerins, tels des fourmis s’attelant aux falaises ardentes, se recueillent et invoquent Allah sans cesse jusqu’au coucher du soleil.
Après cette journée éprouvante, les pèlerins devront se rendre à Muzdalifa et Mina pour y passer la nuit.
Le lendemain, l’étape la plus délicate les attend : la lapidation des stèles (jamaraat). En effet, ce lieu très symbolique ou chaque musulman jette les pierres ramassées en direction des stèles (qui représentent satan le maudit), est un moment à passer ou la vigilance atteint son paroxysme. Malheureusement, il arrive très souvent que des personnes soient accidentellement blessées par les jets de pierres.
Une fois tout cela terminé, les “hajjaj” se rasent la tête et partent effectuer le rituel du aid el adha, évènement qui vient boucler tout le parcours incroyable du grand pèlerinage.
Le pèlerinage se termine par un point d’honneur très fort en émotion : le croyant effectue le tawaf el wada’ (tawaf d’adieu), durant lequel il demande en prière l’acceptation de son hajj, tout en remerciant le Seigneur des Mondes de l’avoir compté parmi les visiteurs de sa Maison Sacrée.
Clôturons cet article en rappelant les mérites du pèlerinage à la Mecque, petit ou grand : Abou Houreira (qu’Allah l’agréé) rapporte la parole suivante du Prophète (paix et salut sur Lui) : « Les pèlerins et les visiteurs de la Demeure sainte sont les hôtes d’Allah. Quand ils L’invoquent, Il leur répond et quand ils demandent le pardon, Il le leur pardonne » (Rapporté par An-Nassaï, Ibn Maja, Ibn Khouzaima et Ibn Hibban).